Cette année, la famille Deestroper a décidé de partir en vacances. Les voilà donc partis, le père, la mère, les deux ados et la grand-mère sur l'autoroute des vacances, direction la mer du Nord. La mère Josette affublée d'un chapeau de starlette imagine déjà les séances de bronzage ; Lourdes et Steven, les deux ados, projettent de réaliser leur premier film ; Alfonse (le père) fan de Sheila et passionné de tuning s'enorgueillit d'avoir trouvé LE bon hôtel pour un séjour idéal. Mais bien sûr rien ne va se dérouler comme prévu. Il faut dire qu'avoir laisser mémé Cornemuse dans sa caravane au bord de la route laissait présager un mauvais départ... Voilà toute notre petite famille embarquée dans une série de mésaventures plus invraisemblables les unes que les autres...

Que dire ce ce roman ? Commençons par les personnages. Nadine Monfils a créé une famille Groseille belge, aussi irrévérencieuse que caricaturale. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, et celle qui remporte la palme est sans aucun doute mémé Cornemuse. Une vieille folle ayant un penchant très affirmé pour la gente masculine et réglant ses problèmes en tuant ceux qui se mettent en travers de son chemin. Les rebondissements, tous plus extravagants les uns que les autres, s'enchaînent sur un rythme effrénés et laissent peu de temps au lecteur pour reprendre son souffle.

Soit. Mais quand on veut faire dans l'excès et le déjanté, encore faut-il que le style suive derrière. En effet, un roman comme celui-là ne peut tenir la route que si l'écriture porte à bout de bras l'énormité du scénario. Malheureusement, Nadine Monfils semble avoir confondu humour et vulgarité. Après tout, s'il suffisait d'accumuler les gros-mots pour être drôle, cela se saurait. Ici les gags tombent à plat et le style désespère par sa pauvreté et son manque d'imagination. On aurait pu espérer un langage fleuri, des métaphores amusantes et des répliques à la Audiard. Mais tout reste bien trop terre à terre et premier degré. Du coup, impossible d'adhérer au rocambolesque des situations, on s'ennuie ferme et on se demande pourquoi on est allé se mettre dans cette galère.

Un roman que j'oublierai bien vite, et une chose est sûre, je me méfierai désormais des enthousiasmes de ce libraire...

Laurence

Extrait :

Mémé Cornemuse a mal au poignet. Après avoir pompé le dard de l'autre truffe, elle l'a astiqué pire qu'une brosse à reluire. Plus l'habitude. Avec son légitime, ça faisait des plombes qu'ils faisaient chambre à part. Parce que le vieux ronflait et préférait le Tour de France aux galipettes. Chacun son truc.
L'autre, béat, gisait complètement pompette dans son plumard. Après lui avoir fait avaler une bouteille de whisky piquée derrière le comptoir, la vieille l'a couché, déshabillé et observé pendant un bon moment avant de passer à l'attaque. Fallait qu'elle se remémore. Y a longtemps qu'elle n'avait plus plus un mec à poil. Du moins en vrai. Parce qu'elle emprunte les bouquins de culs de son petit-fils. Ah, ça, le Steven, il n'est pas du tout net avec ses airs de benêt. C'est pas des femmes qu'il mate, mais des mecs… Du genre statues grecques avec la panoplie du parfait lanceur de javelot. Si son gendre savait ça ! Lui, le gros macho avec son tatouage à la place des neurones… la chair de sa chair est pédé ! La vieille a jubilé quand elle a découvert l'affaire.
- Hé, Jean-Mi, fait-elle en le secouant, réveille-toi, on va déjeuner. J'ai la dalle.

Les vacances d'un serial killer
Les vacances d'un serial killer
de Nadine Monfils - Éditions Pocket  - 253 pages