Costas et Jack sont de nouveau sur le site d'Atlantis. Les découvertes sont légions. Mais cette aventure a un goût particulier. Celui des souvenirs encore vifs de la dernière expédition, durant laquelle plusieurs de leurs amis ont trouvé la mort face aux pirates.
C'est également l'occasion de régler les comptes laissés en suspens durant leurs derniers voyages. La fin des fouilles de Troie avec le professeur Hiebermeyer, la fouille du bunker aux trésors venimeux découvert dans la forêt allemande et la fin du contentieux avec la mafia afghane croisée deux ans plus tôt.

David Gibbins sort son sixième roman, et son sixième best-seller.
Son héros, Jack Howard, entraîne encore une fois le lecteur dans des contrées lointaines, à la recherche de trésors perdus de l'humanité. Mais derrière l'aspect purement scientifique de la recherche archéologique, il ne faut pas oublier qu'il y à l'Histoire des hommes. Celle qui s'est écrite dans la sueur et le sang. Celle qui est à tout jamais gravée dans les objets, dans le sol, et dont les souvenirs percent parfois jusqu'à nous, à travers l'inconscient. C'est un peu ça que l'on trouve dans ce roman. Des réminiscences du passé. Des liens entre l'histoire antique, la religion, l'histoire contemporaine.

Certes, parfois, les raccourcis sont un peu rapides et Jack Howard semble être un surhomme. Il arrive à assembler des éléments complètement disparates pour en tirer une histoire. Bon, en même temps, c'est un roman. Mais s'il avait une faiblesse, ce serait celle-ci.

Pour le reste, Victor Hugo disait qu'il fallait raconter deux choses : L'Histoire pour l'ensemble, et la légende pour les détails. Et c'est exactement ce à quoi s'emploie David Gibbins. Nous avons l'Histoire qui s'écrit devant nous durant les fouilles archéologiques, avec la compréhension et l'explication de la vie des cultures proto-historique. Et la légende qui entre en compte lorsqu'apparaissent tout à coup les noms de Noé et Gilgamesh...
Avec quelques citations de l'épopée de Gilgamesh et des passages bibliques du déluge, Howard donne un tout autre sens à cet événement majeur dans la plupart des cultures de tradition orale. Et vu sous cet angle, ça donne franchement envie d'y croire. Et on se prend à rêver à l'Atlantide, à un monde disparu, à une culture à l'origine de toutes les autres, à une civilisation engloutie. Et à notre propre histoire.

Et comme la fin d'un cycle, ce roman marque une étape forte dans la carrière de Jack Howard. Après cinq ans d'aventures à travers le monde, il revient en Atlantide, là où tout a commencé. En faisant le solde de ses aventures passées. Il est maintenant père, responsable. Et ce ne serait pas une surprise si après ce roman, Gibbins se tournait vers un autre héros à mettre en scène, comme Clive Cussler avant lui, dans un genre relativement proche.

Enfin, comme dans tous ses romans, Gibbins conclut l'histoire par un petit cahier d'annexes historiques où il fait le point sur les éléments utilisés, la part de réalité et de fiction. Et surtout l'actualité sur certaines recherches (comme les théories avancées par les scientifiques sur le Déluge). Ce n'est jamais inintéressant, et toujours instructif. Et puis ça aide à reprendre doucement pied avec la réalité à la fin du roman, quand un peu hagard on tourne la dernière page et que les yeux dans le vague on cherche à se rappeler où l'on se trouve et à quelle époque.

Je le disais au début, c'est encore un best-seller. Mais c'est surtout un excellent roman avec une histoire palpitante, des personnages que l'on aime retrouver, une intrigue historique qui se veut intelligente et un récit foisonnant qui vont à contre-sens de 80% de la production actuelle des thrillers où l'on oscille entre le mystico-charabia et les complots mondiaux de tout poil.
Ça change un peu, et c'est bien.

Du même auteur : Atlantis, Le Dernier Évangile, Le Masque de Troie

Cœur de chêne

Extrait :

— Jack, tu ne devineras jamais ce que je viens de trouver ! De l'or, de l'or massif !
Jack Howard se retourna et regarda la lueur orangée provenant de la lampe frontale de son partenaire de plongée, dont la silhouette était presque entièrement masquée par le nuage de sédiments noirs qui tourbillonnaient dans le tunnel.
[...]
Son coeur s'emballa sous l'effet de l'excitation. Cela ne faisait aucun doute, c'était une colonne, sur une sorte de plinthe. Une colonne sculptée par les mains de l'homme...
— Génial ! s'exclama Jack. Je commençais à me demander si cet endroit existait vraiment ou si ce n'était qu'un pur produit de mon imagination.
Il contempla la plinthe, taillée dans le tuf calcaire, et se rappela le jour où Costas et lui avaient vu pour la première fois les vestiges archéologiques de ce site. C'était cinq ans auparavant. [...]
— Nous avons enfin la preuve que tout était bien réel, soupira Jack. Tu as raison, d'un point de vue archéologique, c'est de l'or !
Costas lui tapa sur l'épaule et fit remonter le faisceau de sa lampe le long de la paroi jusqu'au milieu de la colonne.
— Jack, je te parle d'or authentique... Regarde mieux que ça !
Jack prit une profonde inspiration et retint son souffle un instant pour monter de cinquante centimètres dans l'eau. Il balaya d'un revers de la main les particules volcaniques qui tournoyaient devant lui et resta figé.
— Ça alors... murmura-t-il.
— Tu vois ce que je veux dire ?
Jack se demanda si son imagination n'était pas en train de lui jouer des tours : l'objet qui se trouvait en face de lui était remarquablement similaire à celui qu'ils avaient trouvé cinq ans auparavant, celui qui les avait conduits jusqu'à ce site. [...] C'était un disque d'or de la largeur d'une main, enchâssé dans la colonne. Dans la lumière, son éclat était presque aveuglant. Jack le toucha délicatement à travers son gant : il était bien réel. En proie à une prodigieuse poussée d'adrénaline, il se tourna vers Cosats, au comble de l'exaltation.
— Maintenant, j'y crois vraiment ! s'exclama-t-il.
— C'est le symbole d'Atlantis, non ?
Atlantis...

Les dieux de l'Atlantis
Les Dieux d'Atlantis de David Gibbins - Éditions Les Escales Noires - 493 pages