Les années ont passé ; Christian Milius, flic à la retraite est appelé en renfort par son ancien boss afin de résoudre une affaire compliquée, affaire inexpliquée ayant entraînée la mort de son ancienne co-équipière Bénédicte Lastax. D’autres morts restent elles aussi non élucidées.
Milius avec Yasmina Rahali, sa nouvelle équipière, accepte la mission. Très mal remis tous les deux (lui, de la mort prématurée de son épouse, du départ de ses trois enfants, d’avoir été mis au placard à la fin de sa carrière de capitaine ; et elle de la mort de son frère Slimane), ils ont décidé de créer ensemble une agence de détectives privés.
Blovac, la « ville » est en émoi trois morts en six mois, et le Président de la République qui doit y venir pour rendre hommage aux français morts en Afghanistan…
Milius commence par se rendre sur la tombe de Bénédicte il y trouve un sac contenant des figurines en porcelaine représentant un chat, un agneau, un chien, un club de golf et une boîte d’allumettes. Il va bientôt apprendre que les autres morts ont reçus des cadeaux similaires.
Commence alors une partie d’échec entre le(s) meurtrier(s) et Milius.
Je ne connaissais absolument pas Jean-Paul Nozière avant d’ouvrir ce roman policier. J’ai depuis appris qu’il avait déjà publié une trentaine de livres pour la jeunesse et treize polars.
Alternant les récits des différents protagonistes, Nozière nous brosse un tableau saisissant du mal-être de certains humains, de la perversité d’autres, des non-dits, de l’arrivisme bref un tableau d’une société dure et intolérante. Et même si très vite, nous comprenons qui est le coupable, il nous faut suivre pas à pas Milius pour comprendre les motivations précises du meurtrier.
Une très belle découverte qui donne envie d’explorer les autres titres de Nozière.
Sylvaine
Extrait :
Notre histoire peut se résumer d’une seule phrase : ils ne nous ont laissé aucune chance.
Je me souviens de tout. De cette époque lointaine, au début ou presque de notre histoire, quand elle a commencé à s’abîmer. Pourtant, jusque-là, notre enfance ressemblait à un conte de fées. Toi aussi, Mickey, tu te souviens de tout. J’en suis sûre.
Vous qui me lisez, vous ne le savez pas. Vous ne comprendrez pas ou plutôt vous refuserez de comprendre. Vous écrirez des pages d’inepties. Vous inventerez, broderez des récits plus effrayants les uns que les autres. Ils vous rassureront.
Oui, Mickey, ils inventeront des images encore plus abominables que la réalité. L’abominable deviendra notre lot. Ils nous crucifieront. Qu’ils le fassent n’a plus aucune importance, maintenant. Je conserve pourtant l’espoir qu’une âme au moins sera troublée. Une âme qui refusera de participer à l’hallali. Qui sait ?
Le chat aux aguets de Jean-Paul Nozière - Éditions Rivages - 352 pages
Commentaires
vendredi 23 novembre 2012 à 11h22
Très tentant, en effet !