Et bien voulez-vous que je vous dise, je suis restée « scotchée », béate d’admiration devant ces talents prometteurs. N’allez pas croire qu’ils nous écrivent des histoires à l’eau de rose… Pas du tout, parler de la vie, de la mort, du bien, du mal, de l’amour de la haine, du deuil est chose normale malgré ou grâce à leur jeunesse. Leur écriture est foisonnante, imaginative, poétique, bref un véritable régal, du plaisir à l’état pur. Surtout restez comme vous êtes, ne prenez pas la grosse tête, continuez à nous écrire des textes qui sortent de vos tripes et nous emportent au gré de votre imaginaire !

Et Après de Capucine Dao : mon coup de cœur. En moins de dix pages, une histoire qui vous happe et vous surprend, sûrement la nouvelle que je préfère dans ce recueil.
Points de vue d’Anne-Elise Guilbert-Tétart nous entraîne à Pompéi en compagnie du cheval en terre cuite de Caligula dans le monde des antiquités.
Le monde est couleur d’Alexandre Imbert nous projette dans un monde du futur où l’homme est devenu robot poser, visser, serrer est ce qui leur reste de  vie et de conscience jusqu’au jour où…
Mon Alban de Sarah Léon nous relate Berlin en RDA en 1960 quand on ne pouvait pas circuler librement et que le passage à l’Ouest était crime d’état. Heureusement qu’Alban a pu passer. Beaucoup d’émotion dans ce court texte sans pathos.
Les playmobils ne jouent pas à cache-cache de Fanny Perdereau : où l’absence perturbe, où deux jumeaux ne se voient plus, ne se parlent plus, où l’anorexie peut-être suicidaire, où il faut réapprendre à vivre.
Vertige de Clara Prieur : une famille, la mère Mme Lise, la grand-mère, la grande sœur Pauline, le père absent marié avec la mer et le compagnon de la mère M. Morant. Tout ce petit monde vit dans le sud au bord de mer, et l’enfant (la petite dernière) observe, épie, aime, s’abîme dans ses pensées, ses rêves et sa mélancolie.
Esquisse pour un chaos d’encre et de sang de Pauline Rolland : greffe d’organe, mort, écriture avec une encre de sang…
Dans ma cité d’Enya Van Den Abeele : la vie dans la cité ou la vie de Mamadou et de ses  copains. Avec talent et brio une évocation de ces rapports souvent tendus entre des personnes qui ne se connaissent pas et portent cependant des jugements tout fait sur leurs voisins… un rayon de soleil.

Voilà j’espère vous avoir donné envie…

Sylvaine

Extrait de Et après de Capucine Dao :

Ils discutaient, comme souvent. Les deux enfants ne pouvaient pas faire grand-chose, ils n’étaient que deux et le temps leur paraissait long dans le petit espace qu’ils ne quittaient jamais. Alors ils parlaient. Et se disputaient, l’un n’allant pas sans l’autre. Cela ne signifiait pas pour autant qu’ils ne s’appréciaient pas mais la promiscuité de l’endroit rendait difficile une continuelle bonne entente. Ils se taquinaient parfois d’une remarque piquante ou d’un coup de pied, même si, au fond, chacun aurait eu bien du mal à se passer de l’autre.

Nouvelles d'ados
Nouvelles d'ados
(Prix Clara 2012) - Éditions Héloïse d'Ormesson  - 221 pages