Il n'est pas question ici d'alexandrins ou de rimes, mais plutôt d'un texte poétique. Chaque page est l'occasion d'un court poème, qui en s’emboîtant avec ceux qui précèdent et qui suivent, donne à lire une réflexion subtile sur la généalogie et l'héritage.

Il est d'abord question de fantômes. Ce sont ceux des aïeux, qui viennent rendre visite à l'héroïne du récit. Débute alors une quête, celle des origines, de ses descendants qu'elle ne connaît pas, dont elle n'a jamais entendu parler, mais qui la visitent. C'est l'occasion pour elle de se plonger dans les archives, d'état-civil ou familiales, pour retrouver des traces de ces disparus : un prénom (Elisa D., Auguste V.), un contrat de mariage avec les objets ménagers y afférents, une profession, une anecdote (une mort le soir de Noël)...

Ce récit poétique est une manière intéressante et délicate d'aborder la question de la transmission de l'histoire familiale : que donne-t-on aux générations suivantes ? Qu'est-ce-qui est retenu ? Jusqu'où l'histoire sera-t-elle transmise ? C'est un ouvrage que j'ai parfois lu à voix haute, pour faire résonner et mieux entendre le texte, qui mêle épisodes triviaux et réflexions sur l'hérédité. Un très joli recueil, que je vous invite vraiment à découvrir.

Yohan

Extrait :


d'un siècle puis deux ou trois autres
vos histoires en ruines vos carcasses

parfois on croit vous reconnaître

vos langues finissent par s'effacer
vos enfants n'ont cessé de vous taire

pour quels secrets à creuser

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Vous êtes mes aïeux de Cécile Guivarch - Éditions Henry - 104 pages