En 2034, ou en 2013, nul ne sait très bien.
Edwel Conrad meurt, et se sauve lui-même. Mais il est une chose à laquelle il échoue chaque fois : sauver Elsa, la femme qu'il aime.
Chercheur en Supraphysique ayant reçu le Nobel pour son travail sur la loi de multiplicité, il expérimente lui-même la réalité des univers multiples. Son seul but est d'arriver à se sauver lui-même, dans sa réalité, ainsi que sa femme.
Mais contrôler le temps équivaut à devenir Dieu. Et de tous temps, les hommes ne sont pas prêts à laisser l'un des leurs dominer au rang divin. Les Timejumpers sont les gardiens cruels de la stabilité de l'univers, mais peut-être se trompent-ils ?

Didier Convard est un scénariste connu pour sa série Le Triangle Secret et ses spin-off. Il aime particulièrement torturer l'Histoire et la mâtiner de religion avec un soupçon d'approche scientifique.
Dans Paradoxes, il prend le chemin inverse.

Le lecteur entre de plain-pied dans un univers de hard-science où l'on parle de supraphysique, de tunnel quantique, de saut dans les dimensions...
On ne sait plus très bien quand on est ni qui on suit, le découpage temporel étant relativement embrouillé. A priori les différentes actions présentées dans ce premier volumes sont à concevoir de manière simultanée, ce qui se révèle particulièrement complexe.

L'illustration des plus classiques pour la BD franco-belge ne sort pas particulièrement du lot.
Si les changements de décors permettent au lecteur de différencier peu ou prou les sauts dans le temps, il n'en reste pas moins que la lecture est relativement malaisée. Sans doute certains y verront une force, appréciant de ne pas trop savoir dans quelle chronologie l'histoire se situe. Pour ma part, j'y vois une difficulté supplémentaire à entrer dans l'histoire et un frein à la compréhension.

Si de prime abord la trame narrative paraît complexe et décousue, on s'aperçoit en seconde lecture que le scénario présente une grande cohérence, mais peu accessible. Les références constantes aux découvertes physiques sur la temporalité, le discours scientifique pas forcément aisé à décrypter, les sauts chronologiques flous, la présence des Timejumpers venus d'on ne sait quand... Tout contribue à rendre ce premier volume alambiqué, à la différence d'une série comme Universal War 1 où malgré la complexité du propos (sur une sujet similaire), le rendu est accessible au lecteur et le trait comme la couleur marquent la différence pour en faire une série essentielle.

Ici, on attend de savoir où tout cela mène. Convard nous réservera peut-être une bonne surprise pour le tome 2. L'avenir le dira... Mais quel avenir ?

Cœur de chene

Extrait :

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paradoxes.jpgL'homme infini (Paradoxes - Tome 1) de Didier Convard & Laurent Bidot - Éditions Glénat - 48 pages