L'histoire se passe dans un village plutôt célèbre, Giverny, lieu mondial de pèlerinage des amoureux de Monet et de ses Nymphéas. Dans ce village vivent trois femmes, décrites ainsi : La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste. La première avait plus de 80 ans et était veuve. Ou presque. La deuxième avait 36 ans et n'avait jamais trompé son mari. Pour l'instant. La troisième avait 11 ans bientôt et tous les garçons de son âge voulaient d'elle pour amoureuse.
La narratrice de ce conte noir, c'est la méchante
, la vieille dame qui, tôt un matin, découvre le cadavre d'un homme qu'elle connaît bien, Jérôme Morval, enfant du pays et ophtalmologue réputé. Curieusement, elle ne prévient pas la police, sachant que quelqu'un d'autre, joggeur ou chasseur, s'en chargera. Se fondant dans le décor, elle sera la spectatrice de l'enquête et des drames qui suivront, sûre de son invisibilité aux yeux des autres. Qui prêterait attention à une vieille femme toujours précédée d'un chien connu de tous dans le village ?
Le jeune inspecteur Laurenç Serenac, grand amateur d'art, frais émoulu de l'école de police de Toulouse et envoyé à Vernon, dirige l'enquête, assisté de son second, Silvio Benavides. A son grand étonnement, il trouve dans la poche du mort une carte postale représentant une étude en bleu des Nymphéas, au dos de laquelle sont écrits en lettres manuscrites ces mots onze ans. Bon anniversaire
, suivis de la phrase découpée d'un livre Le crime de rêver je consens qu'on l'instaure
. L'enquête va donc se dérouler sous le signe de l'art et de la littérature. sous le signe de la passion aussi, car l'inspecteur Serenac tombe amoureux fou de la jeune institutrice, mariée à un autre enfant du pays, Jacques Dupain, un des suspects, ce qui complique énormément les choses.
Je n'en dirai pas plus, si ce n'est que ces Nymphéas sont menés de main de maître. Les amoureux de Monet pourront flâner à leur aise dans les célèbres jardins, visiter la maison du Maître, se promener dans les ruelles et l'île aux orties, et même faire une excursion à Rouen pour en admirer la cathédrale, tout en se régalant d'une intrigue bien ficelée à la construction diabolique.
Un vrai coup de cœur.
Marimile
Extrait :
Jadis, celui qui a construit le moulin, le donjon au milieu surtout, devait déjà avoir cette idée derrière la tête, ce n'est pas possible autrement : pouvoir ainsi surveiller tout le village par la fenêtre du quatrième étage. Appelez-la comme vous voulez, cette tour située juste au-dessus de la cime des arbres : mirador, tour de guet ou conciergerie, mais une chose est certaine : avec le clocher de l'église peut-être, c'est le meilleur point d'observation de Giverny.
Une vue imprenable, croyez-moi sur tout le village, sur la prairie presque jusqu'à l'île aux orties, sur le ru jusqu'aux jardins de Monet, et vous vous en doutez, c'est avant tout la meilleure et la plus discrète des loges sur le lieu du crime. Celui de Jérôme Morval, je veux dire.
Les nymphéas noirs de Michel Bussi - Éditions Pocket - 493 pages
Commentaires
vendredi 17 octobre 2014 à 10h52
Superbe roman que ces Nymphéas noirs !! Effectivement il ne faut pas aller trop vite et mémoriser dates faits et gestes des différents personnages ! et ce qui ne gâte rien Michel Bussi est fort charmant ...j'aurais bien aimer l'avoir
comme prof de géographie dans mes jeunes années je serais peut-être un peu plus calée en ce domaine
mardi 21 octobre 2014 à 18h42
J'ai pris un très grand plaisir à lire ces Nymphéas noirs qui ont même fini par me conduire enfin à Giverny, histoire de mieux appréhender les lieux du crime... En tout cas, pour compléter cette chronique enthousiaste, pour ceux qui le souhaitent, voici ce que j'en avais écrit après l'avoir terminé : http://www.motspourmots.fr/2014/04/...
jeudi 23 octobre 2014 à 22h08
Sylvaine, je confirme: Michel Bussi rencontré au Festival du polar de Villeneuve -les-
Avignon cet automne est effectivement très charmant.
Nikole G, j'ai lu votre superbe chronique, merci.J'ai dans ma Pal "Un avion sans elle", on verra si le plaisir sera aussi grand qu'avec les Nymphéas...
lundi 3 novembre 2014 à 21h02
En effet les Nymphéas noirs est un superbe roman, beaucoup plus crédible et prenant qu'un avion sans elle...
mardi 4 novembre 2014 à 10h35
Jorge 47, tout à fait d'accord. "Un avion sans elle" est un polar bien ficelé si on admet l'idée de départ, mais les personnages manquent singulièrement d'épaisseur et le livre n'a pas le charme des Nymphéas.